Grandes écoles. Élitisme.

Un système qui regarde des notes et pas des gens.

Ils ne m’ont pas choisie. Parce qu’ils ne savent pas regarder.

J’ai eu 16 de moyenne. Pas 17.
Et c’est pour cela que certains ont estimé que je n’étais pas assez.
Pas assez pour leurs écoles, pas assez pour leurs cases. Pas assez pour leurs classements.
Je n’étais qu’une note. Un 16.

Médiocre.

À leurs yeux, un centième de points m’a rendue invisible.

Invisible.

Mais c’est eux qui n’ont pas su me voir. Eux qui ne m’ont pas regardée.

Ce qu’ils n’ont pas vu, c’est que je suis une fille qui a tout donné.

Une fille qui écrivait des articles, des poèmes, des essais, des romans en anglais — et qui allait même en publier un.

Une fille qui dirigeait un journal d’actualité internationale dans son lycée, tout en chantant dans un groupe, en composant sa propre musique, en jouant le piano depuis toute petite, en apprenant la guitare.

Une fille qui participait à des concours d’éloquence — une fille qui y était douée, et qui en a remporté plusieurs, finaliste et demi-finaliste à diverses reprises.

Une fille qui était bénévole dans de nombreuses associations humanitaires comme à la Croix-Rouge, qui créait des clubs dans son école, qui animait une radio scolaire, qui s’engageait, débattait, pensait, écrivait, parlait.

Une fille qui faisait des stages au Monde, à France Inter, au Tribunal de Paris…

Une fille qui avait plus de projets que de temps. Une fille qui avait autant de passions que de rêves, et autant d’ambition que de compétences.

Une fille qui rêvait de devenir diplomate, avocate, ou juste de prêter sa voix à ceux qui n’en ont pas dans ce monde injuste — ce monde qui ne se rend même pas compte être divisé par des systèmes éducatifs qui n’ont aucun sens, qui sont élitistes, qui classent des personnes par des notes, qui ne prennent pas en compte leurs personnalités ni leurs qualités au-delà de leurs notes.

Parce que oui. Ce n’était pas suffisant. Jamais suffisant.
Je n’étais pas assez pour eux.
Parce qu’il manquait 1 point.

Alors je regarde ce système en face, et je le dis : vous n’avez pas vu.
Vous n’avez pas voulu voir.
Vous avez préféré des moyennes à des histoires.
Des chiffres à des visages.
Des parcours lisses à des chemins escarpés.

Oui, j’ai eu 16. Non je n’ai pas eu 17.
Mais j’ai aussi eu une année pleine de douleurs. Une année où j’ai dû me construire malgré un environnement familial difficile.
Une année où, en plus de me battre pour des notes, je me battais pour moi-même.

Mais vous ne savez pas ce que ça fait, de se battre. Vous avez déjà tout. Vous ne cherchez que des cerveaux parfaits qui savent engloutir assez de connaissances pour les recracher sur une copie lors d’un contrôle. C’est cela que vous voulez : l’excellence académique.

Pour quoi faire ? Pour quoi faire, si après avec ces cerveaux le monde ne change toujours pas, ne devient pas plus juste ?

Pourquoi ?

Alors je pose la question : qui a vraiment mérité sa place ?
Ceux qui vivent dans la paix, avec des horaires clairs, du silence pour travailler, du soutien, de la stabilité ?
Ou celle qui, au milieu du chaos, a choisi malgré tout de briller ?
Je ne cherche pas à minimiser le travail des autres. Mais je refuse qu’on minimise le mien.
Ce que j’ai vécu, ce que j’ai fait, ce que je suis — tout cela dépasse vos barèmes.

Mais vous ne le saurez jamais.
Parce que vous n’avez même pas pris la peine de m’étudier. De me regarder.
Car si j’avais eu 17, un seul petit point de plus dans ma moyenne, vous n’auriez pas hésité une seule seconde à m’accepter.

Je n’ai peut-être pas 17 de moyenne.
Mais moi, je n’ai pas pris des engagements pour les lignes de mon CV ; je fais les choses parce qu’elles ont du sens.
Je n’ai pas écrit pour cocher des cases, mais pour respirer, pour vivre.
Pas comme tous ceux qui ont 17 et que vous acceptez mais qui n’ont rien de plus qu’une note sur leur dossier.

Et je comprends aujourd’hui que ce que vous cherchez, ce n’est pas la complexité.
Ce n’est pas la résilience.
Ce n’est pas la flamme.
Ce n’est pas la passion. Ni l’ambition.
Ce sont des profils dociles, modélisables, quantifiables.
Des étudiants qui savent apprendre, mais rarement combattre.
Des têtes pleines, parfois, mais pas des cœurs en feu.
Pas des âmes qui veulent tout donner pour un monde meilleur qui vaut la peine d’être habité.

Je n’étais pas une erreur de casting.
C’est vous qui avez manqué de regard.

Mais aujourd’hui, je n’ai plus besoin de votre lumière pour briller.
Je n’en veux plus.
J’ai compris que l’essentiel était ailleurs.
Que je suis bien plus que ce que vous mesurez.
Que mon chemin sera peut-être plus long, plus sinueux — mais il sera à moi.
Et il m’emmènera plus loin que toutes vos écoles ne l’auraient fait.
Parce qu’au fond, je ne veux pas seulement “réussir”.
Je veux comprendre.
Transmettre.
Aimer.
Agir.
Écrire.
Parler.
Changer.

Alors non.
Je ne serai pas la meilleure candidate.

Je serai la meilleure.

Mais surtout la meilleure version de moi-même.

Et c’est mille fois plus précieux qu’une note sur un bulletin.

P.S. Hey, strangers. I just wanted to write this little piece about elitist, prestigious institutions and schools that act like they’re better than everyone else. They reduce students to grades and numbers — but we’re not. We’re not f-ing numbers. We’re people.

I just couldn’t stay silent about what happened to me. It was really hard to go through — being told “you’re not enough” after I paid for a year of prep to get into a school that supposedly held the keys to everything I need to succeed and contribute to a better world — because that accurately is what I aim for, contrary to all those who say so without actually doing anything.

I couldn’t keep my mouth shut. I’m sorry.

I chose to write the main part of this in French because it’s my native language. And even though I love writing in English, I found that writing it in French felt more meaningful — it truly came from the heart.

I hope you strangers can at least understand what I was trying to express.

I’m sorry if it came across as too harsh, or if some people didn’t feel comfortable with what I said.

But I needed to say it.

Because I truly believe I could’ve been a great student — even if I’m not a 90% average grade student.

Anyway.

That’s all I wanted to say.

(F them.)


Discover more from sara aimelle

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Leave a comment

Trending